Pour la dernière trêve internationale avant la Coupe du monde, le Brésil s’est établi au Havre, loin de la forte pression qui règne parfois au pays.
« Ils attendent quelqu’un, mais je ne sais pas qui. » Jeudi, en voyant l’attroupement d’une centaine de personnes devant l’hôtel Hilton, certains passants semblaient ne pas être au fait de la venue de l’équipe du Brésil au Havre. Depuis cinq jours, Neymar et ses compatriotes ont posé leurs bagages dans la cité portuaire en vue d’un match amical au Stade Océane, ce vendredi soir face au Ghana (20 h 30).
Même Félix, grand fan de football, n’a appris la nouvelle que mercredi soir : « C’est un collègue qui me l’a dit ». À ses côtés, Paola, supportrice du Paris-Saint-Germain « depuis toujours », a profité d’un jour de repos pour venir et tenter de se faire dédicacer ses deux maillots – l’un de Neymar, l’autre de Marquinhos – et ce même après plusieurs heures d’attente en plein soleil. Pour elle, c’était l’occasion d’une vie : qui sait quand reviendra le grand Brésil au Havre ?
« En Europe, les gens sont gentils, ils sont très contents de les voir
La ville n’était même pas censée recevoir un tel invité de marque. Déjà hôte de la Seleçao à trois reprises, Londres avait été choisie par Pitch International, le « tour operator » de la Fédération brésilienne (CBF), comme première étape de cette ultime trêve internationale avant la Coupe du monde.
Mais comme la seconde sera Paris, avec une rencontre face à la Tunisie, mardi au Parc des princes, le sélectionneur Tite a posé son veto : pas question de voyager entre deux pays. Ainsi, par l’intermédiaire d’une autre agence spécialisée dans l’organisation de rencontres internationales, la Française « Evol Sport », la cité Océane a été choisie pour sa proximité avec Paris et ses conditions d’accueil.
Ce n’est pas la première fois cependant que le « Brasil Global Tour » imaginée en 2012, en vue de la Coupe du monde 2014, puis prolongée jusqu’au Mondial qatarien, le Brésil avait battu les Bleus (3-1) en mars 2015 au stade de France, avant de revenir dans l’Hexagone deux ans plus tard, au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, pour y affronter le Japon (3-1).
Et si cela peut paraître bizarre de voir une telle sélection ne pas rentrer disputer ses matches au pays, pour les journalistes dépêchés sur place, c’est devenu une habitude. « Par le passé, quand la sélection jouait au Brésil, au nord-est notamment, il est arrivé que certains supporters lancent des drapeaux, des objets sur des joueurs brésiliens, mais issus d’équipes rivales, raconte Marcelo Courrege, correspondant de TV Globo à Paris depuis six ans. En Europe, les gens sont gentils, ils sont très contents de les voir. »
Reste que la Seleçao a tout de même une Coupe du monde à préparer. Jeudi, après avoir ouvert aux médias ses séances d’entraînement dans leur intégralité lors des trois premiers jours de stage, le staff brésilien a invité les journalistes présents sur place à quitter les lieux après seulement 15 minutes. Le temps pour Tite, le sélectionneur, de s’excuser auprès des reporters… pour avoir dit un gros mot la veille en conférence de presse.
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